samedi

Surprise !

Parfois j'ai l'impression que ma vie part en lambeaux.
Cette nuit sur le plateau de tournage, sans savoir où j'allais, sans savoir qui j'étais. Pourquoi j'ai fait ça ? Aujourd'hui, il ne m'en reste qu'un goût amer. Mais je m'en fous.
Et le réveillon ? Un cauchemar.
Maintenant, ce garçon qui entre dans ma vie, comme ça, sans prévenir, alors que j'étais si sûre de moi… Plus rien ne pouvait me faire changer d'avis après tout ça, c'était gravé dans la pierre : « L'amour, basta ».
Et ben… et si la vie s'amusait à nous surprendre, toujours ?
©Moti-Cohen

dimanche

Un poème du dimanche, en passant…


Hier, j'ai croisé un garçon. Ni Constant, ni Lucas. Non, un autre. L'autre ? Aujourd'hui, en pensant à lui, j'ai trouvé ce poème…

À Celsmoon et à tous les amateurs de poèmes du dimanche, ces vers d'un poète catalan. Peut-être ce Robert a-t-il croisé sur sa route ma grand-mère, Conceptión, ou même Ernesto ?

Une vague de vie

Étoile blanchâtre
des dimanches aux chairs vives
escalade de désirs
le sillage de ta voix
fait mousser des furolles nues
Tu éblouis la pâleur des tropiques
Tu terrasses l’envie de mordre
aux versants de ta bouche azurée
J’ai suivi la courbe de tes hanches
élastiques
soleil des lumières
flèche des soirs de mai
ton remous nageait
dans le jeu des feuilles de marronniers
L’éclair ramifié de tes dents
échauffait la vie hallucinante
de boire à souhait pour goutter ton délire
les voluptés de ta peau
récif des frissons de corail
Je t’érige la statue du désir


Robert Rius, Frappe de l’Écho, éd. Surréaliste, mai 1940