mardi

Journée blues

Il y a eu cette bourrasque, un coup de vent, mon écharpe envolée. Tombée dans une flaque. Mouillée.
Il y a eu le cours de maths, toujours. Le vendredi, pas joli.
Il y a eu la cantine, pas obtenu de ma mère de ne plus y manger. Infect. Raviolis, baigneurs sans bras plombés dans un jus orangé.
Il y a eu le métro. Cet homme, édenté, les yeux trop secs d'avoir dormi dehors.
Il y a eu l'appel d'Ernesto, sa 4L en panne, lui, désemparé. Elle était devenue une amie.
Et il y a eu ce rendez-vous. Nous quatre, autour d'une table en zinc. Toi, Amos, le coeur brisé. Zik, ton ange des toits pas encore oublié. Et toi, Satya, le regard perdu vers une fille prisonnière dans un monde trop blanc.
Ben vous savez quoi, les Cerises ? Après, ça allait mieux.
Envolée, la bourrasque, l'odeur d'écharpe mouillée. Disparu le cours de maths et ses trous insondables, la cantine et l'écho des fourchettes qui bataillent avec l'inox des éviers, mis de côté, le regard de l'homme, le désarroi d'Ernesto. J'avais retrouvé ma ligne de vie.
Putain, les Cerises, quatre cerises qui se sont trouvées, vu l'infini de l'univers, c'est quelque chose, hein ?©Photo : Nasa.

3 commentaires:

  1. La table, elle n'était pas en zinc, Vio. Tu confonds avec le comptoir. Mais les tasses étaient fumantes (sauf la Heineken d'Amos), et nous avions besoin de cette fumée là, de cette brume pour laisser le monde de l'autre côté de la vitre, oui.

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  2. Mais si tu sais, ce métal bizarre sur les tables, plein de traits gravés. C'était pas du zinc ? Mouais, t'as sans doute raison. T'as toujours raison.

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  3. Le monde derrière la vitre ? Pas bien vu, je crois. Peut-être un de ces foutus soirs où j'avais le Black Dog mauvais. Parce que ça je m'en souviens. C'était pas de la Heineken. Et quelqu'un avait dû glisser un truc bizarre dans mon verre.

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